25 morts et plus de 80 blessés. Le bilan des deux attentats qui ont ravagé Israël, hier, va peser lourd sur la survie du processus de paix. Hier, un bus explosait au coeur de Jérusalem faisant 23 mort. L'explosion la plus terrible depuis des années. Peu après, un autre attentat faisait deux morts au sud du pays. Auteur présumé et confirmé de la tuerie : le Hamas. Les durs de la révolution islamique. Ces deux massacres étaient destinés à venger l'exécution de l'artificier de leur organisation. Le Premier Ministre s'est immédiatement rendu sur les lieux de l'explosion. Shimon Pérès a aussitôt pris conscience de la violence et de la colère de la foule. Aux cris de "Pérès à mort" ou "Pérès, tu seras le prochain", les ultra-conservateurs manifestaient sans retenue leur haine de la politique gouvernementale.
Alors que Shimon Pérès était crédité d'un léger avantage pour les élections générales qui auront lieu dans trois mois, ce drame risque fort de le conduire à la défaite. Le point faible de Pérès, la sécurité, sera le fer de lance de la campagne du Likoud. Parti pourtant discrédité par la veuve du premier ministre Rabin qui avait déclaré préférer serrer la main de Yasser Arafat que celle du chef du Likoud.
Pérès a trois mois pour convaincre. Trois mois qui s'annonce extrêmement difficile. D'un coté il a exigé que Yasser Arafat prenne des mesures plus fermes contre le terrorisme, et de l'autre, il garantit la survie du processus de paix en indiquant clairement qu'il "se poursuivra, même si cela doit coûter d'autres vies israéliennes". Si la paix semble encore possible, de nouveaux attentats pourrait bien avoir raison de sa fragilité, et les extrêmes des deux camps adverses pourraient emporter la partie.